Les premières traces de brassage d'une boisson qui était un peu l'ancêtre de la bière ont été retrouvées sur des tablettes d'argiles sumériennes (-4000 av JC). Il y est fait mention d'une boisson fermentée à partir d'orge, de blé, d'épeautre et de millet.
Les égyptiens ont été de grands brasseurs qui ont perfectionné les recettes en y ajoutant diverses épices, telles que le gingembre et aussi du miel. Dans le terres barbares sous influence romaines, les gaulois en avaient fait leur boisson nationale... ce qui n'était pas tout à fait dans la culture romaine, qui était plutôt basée sur la vigne et le vin !
Au fil des siècles, les techniques ont continué de s'améliorer principalement en Allemagne, en Autriche, en Belgique et en France où des moines eurent l'idée d'utiliser le houblon comme aromate au début du Moyen-Âge. A cette époque des grands pèlerinages, la réputation de la bière brassée dans tel ou tel monastère devenait un argument publicitaire pour le passage des pèlerins... hé, oui, on peut dire que les moines ont inventé la publicité !
Les techniques ont peu évolué jusqu'au milieu du 19è siècle où avec la progression de la science (merci Pasteur !), on comprend enfin le rôle des micro-organismes dans la fermentation alcoolique. Toujours grâce à Pasteur, l'amélioration des conditions sanitaires permet de réussir un peu plus souvent ses brassins. Les techniques industrielles permettent aussi de mieux maîtriser les températures lors du brassage grâce à la réfrigération, de filtrer, de soutirer sous-pression. On peut enfin fabriquer de la verrerie de manière industrielle (fini de boire la bière dans le crâne de son ennemi !) et embouteiller en plus grande quantité pour diffuser le produit sur de plus longues distances.
Revers de la médaille de l'industrialisation, des milliers de brasseries fermèrent dans toute l'Europe et les premiers grands regroupements commencèrent à la fin du 19è siècle pour former les grands groupes que l'on connait aujourd'hui : InBev, Heineken, Guiness...
A la fin des années 40, et deux guerres plus tard, le paysage brassicole français ne compte plus que les grandes brasseries issues des regroupements et rachats suite à faillites. La diversité s'en trouve appauvrie et ne subsiste que la production de bières de masse standards. Et tout cela dura jusqu'au milieu des années 80, où on enregistre enfin la création des deux premières brasseries artisanales depuis près d'un demi-siècle. Ce lent mouvement, au début, s'est amplifié dans les années 2000 pour compter plus de 300 brasseries artisanales aujourd'hui, ce qui crée à nouveau une richesse et une diversité de produits qu'on avait oublié... et surtout ces nombreuses brasseries artisanales offrent enfin une réelle alternative aux bières industrielles standards que l'on trouve dans les supermarchés. Le plus dur étant de mettre la main sur ces perles du terroir au détour d'une divagation touristique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire