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vendredi 26 février 2010

Par toutatis, osez la Mandubienne brune !

Encore un satisfecit, avec cette Mandubienne brune, pour Virgile et la Brasserie des Trois Fontaines, dont j'ai parlé précédemment avec la Téméraire au marc de Bourgogne.
 

Mais avant de parler de la bière en question, il est important de faire un peu d'étymologie.

C'est quoi un mandubien ? Une pièce de squelette de dinosaure ? Un instrument de musique ?

Hé bien non, les mandubiens étaient le peuple gaulois qui résista vaillant à Jules César dans le Haut-Auxois et plus précisément à Alésia. Voilà, celà méritait d'être dit. Bon, j'avoue, j'ai un peu triché, car j'ai cherché sur Wikipédia (pour en savoir plus).



Les bières de Virgile sont conçues avec du malt régional et du houblon aromatique français. Ce sont des bières de fermentation haute (ajout de levures) avec mise en garde (refroidissement) ; la bière est non filtrée et refermente en bouteille. Cette méthode naturelle permet de lui donner sa mousse et son pétillant bien particulier. Point de pasteurisation pour cette bière, ce qui permet d'en conserver toutes les saveurs et les parfums. Alors, lors du service, la bière restera naturellement trouble, synonyme d'un produit authentique et vivant.

Avec la Mandubienne brune, on a affaire à une bière très sombre, noire, qui a tous les atours extérieurs d'une stout. Elle offre une belle mousse très fine et assez peu persistante (rien à voir avec la mousse crémeuse d'une Guiness). Au nez, on y retrouve des parfums classiques de malts torréfiés, qui peuvent évoquer, selon les souvenirs olfactifs que l'on a, le café, le caramel ou le chocolat. Moyennement dense en bouche et finement pétillante, la Mandubienne brune est bien équilibrée et offre au final une légère amertume caféinée.

Amoureux de la Guiness, j'ai pris un réel plaisir avec cette Mandubienne brune. Cette bière a obtenue un Fourquet d'Or en 2006 au concours national des brasseurs à Saint-Nicolas-de-Port, une vraie référence pour les artisans brasseurs.

Ne pas en abuser, elle titre tout de même 7% d'alcool, sinon le ciel risque fort de vous tomber sur la tête !

mercredi 17 février 2010

Peur de rien ? Testez la Téméraire au Marc de Bourgogne.

Fabriquée en Bourgogne, où les brasseries artisanales sont plutôt rares (je ne vois pas pourquoi ?), la Téméraire aromatisée au Marc de Bourgogne est l'une des 3 Téméraires fabriquées par Virgile Berthiot à la Brasserie des Trois Fontaines, en Côte d'Or. Virgile a négocié le droit de continuer de brasser les Téméraires après la fermeture de la Brasserie du Téméraire au milieu des années 2000 et bien lui en a pris de faire survivre ces produits : Téméraire au Cassis, aux Epices de pain d'épices ou aromatisée au Marc de Bourgogne.

La Téméraire aromatisée au Marc de Bourgogne est une bière blonde de fermentation haute, brassée à partir de malts d'orge et de froment et délicatement aromatisée au marc de Bourgogne. Elle affiche une jolie couleur blonde dorée dans le verre et une mousse bien persistante.

Au nez, on reconnait assez facilement le marc de Bourgogne sans pour autant masquer les parfums de la bière.

En bouche l'ensemble est équilibré : le marc adoucit bien l'amertume et lui donne beaucoup de rondeur (de gras comme on dirait pour une dégustation de vin). L'amertume de la bière est néanmoins présente très légèrement en fond de bouche.

La Téméraire aromatisée au Marc de Bourgogne est une excellente alternative à toutes ces bières industrielles aromatisées aux alcools en tout genre. A essayer d'urgence !

Bonne dégustation.

dimanche 7 février 2010

La bière : un peu d'histoire

 

Les premières traces de brassage d'une boisson qui était un peu l'ancêtre de la bière ont été retrouvées sur des tablettes d'argiles sumériennes (-4000 av JC). Il y est fait mention d'une boisson fermentée à partir d'orge, de blé, d'épeautre et de millet.


Les égyptiens ont été de grands brasseurs qui ont perfectionné les recettes en y ajoutant diverses épices, telles que le gingembre et  aussi du miel. Dans le terres barbares sous influence romaines, les gaulois en avaient fait leur boisson nationale... ce qui n'était pas tout à fait dans la culture romaine, qui était plutôt basée sur la vigne et le vin !





Au fil des siècles, les techniques ont continué de s'améliorer principalement en Allemagne, en Autriche, en Belgique et en France où des moines eurent l'idée d'utiliser le houblon comme aromate au début du Moyen-Âge. A cette époque des grands pèlerinages, la réputation de la bière brassée dans tel ou tel monastère devenait un argument publicitaire pour le passage des pèlerins... hé, oui, on peut dire que les moines ont inventé la publicité !


Les techniques ont peu évolué jusqu'au milieu du 19è siècle où avec la progression de la science (merci Pasteur !), on comprend enfin le rôle des micro-organismes dans la fermentation alcoolique. Toujours grâce à Pasteur, l'amélioration des conditions sanitaires permet de réussir un peu plus souvent ses brassins. Les techniques industrielles permettent aussi de mieux maîtriser les températures lors du brassage  grâce à la réfrigération, de filtrer, de soutirer sous-pression. On peut enfin fabriquer de la verrerie de manière industrielle (fini de boire la bière dans le crâne de son ennemi !) et embouteiller en plus grande quantité pour diffuser le produit sur de plus longues distances.

Revers de la médaille de l'industrialisation, des milliers de brasseries fermèrent dans toute l'Europe et les premiers grands regroupements commencèrent à la fin du 19è siècle pour former les grands groupes que l'on connait aujourd'hui : InBev, Heineken, Guiness...

A la fin des années 40, et deux guerres plus tard, le paysage brassicole français ne compte plus que les grandes brasseries issues des regroupements et rachats suite à faillites. La diversité s'en trouve appauvrie et ne subsiste que la production de bières de masse standards. Et tout cela dura jusqu'au milieu des années 80, où on enregistre enfin la création des deux premières brasseries artisanales depuis près d'un demi-siècle. Ce lent mouvement, au début, s'est amplifié dans les années 2000 pour compter plus de 300 brasseries artisanales aujourd'hui, ce qui crée à nouveau une richesse et une diversité de produits qu'on avait oublié... et surtout ces nombreuses brasseries artisanales offrent  enfin une réelle alternative aux bières industrielles standards que l'on trouve dans les supermarchés. Le plus dur étant de mettre la main sur ces perles du terroir au détour d'une divagation touristique.